Les feux de matelas
Pas un mois ne se passe sans la publication d’une actualité à propos d’un feu de matelas avec parfois une issue tragique, à commencer par une intoxication au monoxyde de carbone. Le scénario tristement classique décrit un fumeur qui s’endort et laisse son mégot enflammer le lit.
Si il existe différentes normes concernant les feux de literie, elles ne concernent que certains établissements publics. La norme NF EN 597 décrit « une méthode d’essais pour évaluer l’allumabilité des matelas, sommiers rembourrés et sur-matelas lorsqu’ils sont soumis à une source de flamme de gaz équivalente à la flamme d’une allumette« . Plus récente (2010), la norme ISO 12863:2010 s’adresse aux industriels du tabac en leur fournissant « une évaluation normalisée de la capacité d’une cigarette, positionnée sur un des trois substrats normalisés, à s’éteindre ou à générer suffisamment de chaleur pour continuer à se consumer et, par conséquent, à potentiellement mettre le feu à la literie ou aux meubles rembourrés« .
De plus, ont été mises en place des codifications nationales (NF P92-507) et européennes (EN 13501-1+A1) sur la réaction et la résistance au feu des matériaux. La réaction au feu d’un matériau exprime son aptitude à s’enflammer, à contribuer au démarrage et à la propagation d’un incendie tandis que la résistance au feu est sa capacité à continuer de remplir sa fonction sous l’action d’un incendie. Pour la normalisation française, il existe un classement en cinq catégories, de M0 à M4. Le tissu du coutil d’un matelas peut être classé M1, c’est à dire ininflammable. Les mousses à mémoire de forme ou effet mémoire (polyurethane) sont généralement classées M4. Il existe aussi du Latex ignifugé répondant à la norme GPEM/CP 2005. Pour ce qui est d’un matelas existant, on peut trouver dans des boutiques spécialisées des housses antifeu classées M1 à partir d’une vingtaine d’euros.
Seuls les établissements publics classés à hauts risques (prisons, services psychiatriques des hôpitaux), les établissements de soins ou de foyers de personnes âgées sont soumis à cette règlementation. Même si les matelas vendus aux particuliers ne répondent à aucune norme, nous recommandons aux personnes ayant un comportement à risque, comme fumer au lit, d’acquérir un matelas ignifugé ou tout au moins une housse antifeu.